Cela fait maintenant plus de 7 ans que Tarek Sharaf (20 ans) a quitté son pays, la Syrie, et a trouvé refuge au Liban. Comme des milliers de ses compatriotes, il a été contraint avec sa famille de fuir un pays empêtré par la guerre. Actuellement, il bénéficie du programme « Accueil et intégration des migrants dans l’Enseignement supérieur » soutenu par l’Agence Universitaire de la Francophonie et le programme de bourse « Intégration des déplacés syriens à l’Université Saint-Joseph ». Cela lui a permis d’intégrer une formation universitaire en Gestion et Management à l'USJ « l’une des universités les plus prestigieuses au Liban » dit-il avec un sourire plein d’espoir.
Nous l’avons rencontré.
Bien qu’il ait 20 ans, c’est sa première année à l’université. « Qu’as-tu fait pendant 2 ans après l’école ? », nous lui demandons. « Rien. C’était la période la plus difficile pour moi. J’étais à la recherche d’une université. Et c’était compliqué. Je voyais passer beaucoup d’appels à candidatures pour des bourses, mais je n’arrivais pas à en décrocher une. Je commençais à perdre espoir », raconte-t-il avec amertume.
Mais son sourire ne tarde pas à renaître en parlant du jour où il a eu la chance de rejoindre les étudiants de l’USJ. Il était volontaire dans une ONG « Action for Hope » à la Békaa, et c’est à travers l’équipe de cette ONG qu’il a entendu parler du Programme AIMES « Accueil et intégration des migrants dans l’Enseignement supérieur ». Candidatures, sélections, admission et hop…
Que de bonnes surprises depuis son déménagement à Beyrouth : la chaleur de l’accueil à l’université, le dynamisme des étudiants et la multitude de clubs et d’activités culturelles et sociales, la qualité de l’enseignement… « L’université, par sa pluralité et diversité, facilite l’intégration. Je n’ai pas fait d’efforts. Au contraire, tout était prêt pour nous accueillir dans les meilleures conditions. L’université nous a même envoyé un bus à la Békaa le premier jour pour nous faciliter la tâche ».
Tarek admet que les cours en langue française qu’il suit sont très utiles même si ses cours en Management se font en anglais. « Je suis convaincu que la langue française m’ouvrira de nouvelles portes. Et comme j’ai appris l’anglais à mon arrivée au Liban, je suis persuadé que j’y arriverai avec le français aussi. Je vais profiter des vacances d’été pour lire et enrichir mon vocabulaire ». Il nous raconte que ses collègues syriens et lui sont en contact avec un groupe d’étudiants français qui suivent des cours de langue arabe. L’université tient à favoriser cet échange entre les deux groupes pour les aider à mieux communiquer dans l’autre langue.
C’est une nouvelle vie qui commence pour Tarek et ses 10 collègues grâce à toutes les opportunités que leur offre l’université. Il rêve déjà de faire un Master à l’étranger pour donner une touche internationale à son cursus. « Pourquoi pas, nous dit-il, avec mon diplôme de l’USJ je peux rêver ! ».
Programme «Accueil et intégration des migrants dans l’Enseignement supérieur » (AIMES)
En 2016, l’AUF a lancé, avec plusieurs partenaires publics et privés, ce programme pour faciliter l’accueil dans les formations universitaires en langue française des étudiants en exil (réfugiés, sous protection ou demandeurs d’asile). Il s’agit de favoriser ainsi leur intégration dans la société qui les accueille, tout en préparant leur avenir professionnel, y compris dans leur pays d’origine lorsqu’un retour sera possible. Depuis le lancement du programme, plus de 4000 étudiants ont été accompagnés, en France, en Belgique, au Liban et au Burundi. |