L’esprit de découverte, Izold Guihur le porte dans ses gènes. Descendante collatérale de l’explorateur Jacques Cartier, elle naît au Canada de parents bretons, grandit dans un environnement où se côtoient nature et usines. Passionnée par l’innovation, elle embrasse une carrière scientifique avant de devenir vice-doyenne de la faculté d’administration de Moncton.
Découvrir, observer, fabriquer
Petite fille, Izold Guihur se plaît à fouiller dans l’atelier de son père, artiste sculpteur. Tour à tour elle manipule la terre glaise, taille du bois, fabrique ses propres déguisements. Le reste du temps, elle prend des cours de danse classique et joue du violon. Avec ses parents, elle voyage beaucoup, à vélo ou en camping-car Airstream. Au programme : traversée des Rocheuses, bivouacs dans les parcs naturels, visite de mines de nickel…
De ces expériences, Izold Guihur retire ce qu’elle nomme « l’esprit de débrouillardise », c’est-à-dire « créer à partir de peu, savoir faire face à l’inconnu » et l’envie de se consacrer à l’innovation. « Développer des solutions et concevoir des objets qui transforment la société me fascinent », explique-t-elle. Pour assouvir sa passion, le lycée fini, elle entreprend des études de biologie puis d’ingénierie.
Chercher, transmettre, partager
Izold Guihur débute sa carrière chez ArcelorMittal, qui recycle la ferraille en acier. Elle est alors la seule femme ingénieur au sein d’une entreprise qui compte 430 salariés. Elle tisse pourtant avec l’ensemble des ouvriers, des hommes expérimentés et rompus à un dur labeur physique, des liens de confiance. Elle apprécie ce travail, dont le résultat se mesure concrètement : « Quand je vois le pont de la Confédération, long de 13 kilomètres, je suis fière de pouvoir dire qu’il a été fait avec « mon acier” », raconte-t-elle avec plaisir.
Depuis, Izold Guihur a validé un doctorat en administration des affaires et a rejoint le monde universitaire, où elle est enseignante-chercheuse. À la croisée des chemins entre l’administration, la gestion de projet et l’ingénierie, elle tire sa force de son profil multidisciplinaire. Partager et transmettre son goût immodéré pour la découverte lui procure une grande joie : « J’ai plaisir à apprendre aux étudiants comment chercher, j’ai ainsi l’impression de contribuer activement à notre monde. »
Son rôle au sein du Conseil scientifique de l’AUF
Pour Izold Guihur, l’AUF rayonne à travers le monde, par le biais de ses nombreuses missions. Réunir des pays très différents, des individus de cultures très variées grâce au dénominateur commun de la langue lui semble d’une richesse incroyable. Désireuse de participer activement à ce projet, qui fait la part belle à la diversité, Izold Guihur n’a pas hésité un seul instant à rejoindre le Conseil scientifique.