Enseignante – chercheuse francophone – Une aventure inoubliable

Portrait

Engagée en faveur du développement de la Francophonie scientifique, Doan Thi Ngoc Canh est actuellement enseignante à l'Université d'Économie, chercheuse de l'Institut international de Technologie de l'Université de Danang (DNIIT).

« Est-ce que tu veux aller en France et découvrir la culture française ? » 

Doan Thi Ngoc Canh a fait ses études en mathématiques à l’Université pédagogique – Université de Danang. Elle a postulé pour une bourse afin de suivre un Master dans des pays anglophones comme ses amis. Mais la vie est imprévisible par essence. Lors de la participation à une conférence pédagogique, elle a rencontré un professeur en primaire assez étrange qui lui a proposé : « Est-ce que tu veux aller en France et découvrir la culture française ? ». Anglophone, jeune et motivée, son chemin a alors bifurqué vers la francophonie, un véritable tournant dans sa vie. 

Avec le soutien de ce professeur, elle a trouvé une famille d’accueil pour effectuer un séjour de 4 mois à Marseille pour s’imprégner de la culture locale. C’est à ce moment qu’elle a décidé de s’engager en faveur de la francophonie. Toujours passionnée par les mathématiques et l’éducation, elle a obtenu une bourse de Master du ministère vietnamien de l’Éducation et de la formation ainsi qu’une bourse de Doctorat de l’Université de technologie de Troyes (France). Elle a soutenu sa thèse sur le thème « Mathématique appliquée dans le domaine de l’analyse imaginaire » en 2018.   

À l’heure actuelle, elle est enseignante à l’Université d’Économie et chercheuse de l’Institut international de Technologie de l’Université de Danang (DNIIT) est porteuse du projet de recherche Toxin-Checker soutenu par l’AUF au cours des trois dernières années 2019-2021. 

Qu’est-ce que le projet Toxin-Checker ?  

Née de la préoccupation émergente des sociétés de garantir la sécurité sanitaire des aliments, le projet Toxin-Checker est consacré à l’étude de l’application d’une nouvelle technologie permettant de prévenir, détecter et gérer les risques liés à l’alimentation ainsi que d’assurer la traçabilité des produits alimentaires. Ce système se base sur les technologies de spectroscopie de l’infrarouge proche et sur les méthodes de traitement d’une grande masse de données par l’apprentissage automatique. Toxin-Checker a répondu aux besoins non seulement du Vietnam mais aussi des autres pays asiatiques ; il a été réalisé en collaboration avec l’Université nationale du Laos et l’Université de Côte d’Azur (France). 

Ngoc Canh témoigne des difficultés rencontrées pour mener à bien ce projet. ​​La crise sanitaire et la période de confinement ont bousculé l’organisation de ce projet inter-universitaire. Un contexte inédit, certes difficile, mais également un challenge d’adaptation pour notre équipe. Les frontières fermées et l’absence de vols internationaux, l’activité limitée, et le travail à distance ont empêché l’arrivée des experts internationaux et le transport de matériel de laboratoire moderne. Les difficultés se sont accumulées. Par exemple, « au lieu d’aller sur le terrain pour prélever des échantillons, nous avons  nous associer à la faculté de biologie et de chimie pour le faire. Mais grâce à cette collaboration, les étudiants ont pu mettre en pratique les théories apprises et nous avons eu les échantillons à étudier. »

Des résultats malgré la crise sanitaire ! 

Malgré toutes ces contraintes, Ngoc Canh et son équipe ont organisé avec succès 3 conférences scientifiques internationales au cours desquelles les chercheurs ont partagé leurs rapports scientifiques portant sur la construction d’un système de reconnaissance automatique appliqué à la sécurité alimentaire et l’algorithmes d’apprentissage automatique appliqués à la sécurité alimentaire. 

Ngoc Canh s’est réjouit d’avoir obtenu des résultats malgré la crise : « Finalement le projet s’est terminé avec  succès au terme des 3 ans  grâce au soutien de l’AUF Asie-Pacifique. Je tiens à exprimer mes sincères remerciements  à Mme Thuy Nga et Mme Thuy Hanh – les 2 coordinatrices de l’AUF du projet Toxin-Checker ».

« La recherche nous aide à transformer les idées en réalité »  

Pour Ngoc Canh, l’enseignement et la recherche sont étroitement liés l’un à l’autre et forment le noyau des activités universitaires. « La recherche nous aide à transformer les idées en réalité et l’enseignement nous permet de nourrir la passion pour la science chez les étudiants. » Ces deux missions sont à ses yeux inséparables. 

Très attachée au développement de la Francophonie scientifique, elle partage avec enthousiasme : « Il est nécessaire de créer une démarche de recherche et de collaboration qui permet de réunir les chercheuses et les chercheurs afin de mener leurs activités de recherche d’une manière collective, de proposer une plateforme de publication d’articles scientifiques en français. »

 

Date de publication : 02/03/2022

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