Située dans la région des Hauts-de-France, l'université du Littoral-Côte-d'Opale (ULCO), membre de l'AUF, est une université multipolaire et inter-départementale. Elle est implantée dans quatre villes, à Boulogne-sur-Mer, Calais, Saint-Omer et Dunkerque, et dispose dans cette dernière ville de son implantation principale. Nous y avons rencontré Carl Vetters*, Vice-Président des Relations internationales de l'ULCO.
Quels sont les enjeux de la politique des relations internationales de l’Université Littoral Côte d’Opale (ULCO) ?
Sur le plan géographique, nous avons ciblé un certain nombre de régions et de pays. En rapport avec notre situation frontalière (Dunkerque est situé à 15 kilomètres de la frontière belge), nous souhaitons renforcer l’axe transfrontalier. D’une façon plus générale, nous encourageons les relations avec les universités européennes et le développement de partenariats avec les universités francophones. Nous continuons notre politique de doubles diplômes initiée il y a quelques années.
Plusieurs dispositifs pour encourager l’activité internationale ont été mis en place. Le Bonus Qualité International (BQI) est un levier pour le développement de projets internationaux. Pour encourager la mobilité des enseignants et enseignants-chercheurs, l’ULCO valorise désormais les mobilités Erasmus+ sous forme d’heures de Référentiel National des Tâches (RNT). L’effet s’est manifesté tout de suite par une augmentation significative de ces mobilités qui ont même plus que doublé.
L’ULCO accueille environ 1200 étudiants internationaux, venus de 75 pays différents. Il est important de les accueillir dans les meilleures conditions. Pour cette raison, nous avons entamé la procédure de labellisation « Bienvenue en France » pour mettre en valeur nos dispositifs d’accueil.
L’appel BQI a pour objectif de développer l’attractivité internationale de l’ULCO. Quels sont les différents projets au sein de cet appel ?
L’objectif du Bonus Qualité International (BQI) est d’encourager la création ou le développement de projets de coopération internationaux qui répondent aux priorités de l’université en matière de recherche, de pédagogie et de mobilité, dont les projets de collaboration transfrontalière, la création de diplômes conjoints internationaux / francophones, la mise en place de parcours en anglais, l’aide au montage de projets internationaux, l’accueil et le suivi des étudiants étrangers, ou les projets visant à accroître l’attractivité internationale de l’université.
De 2014 à 2019, l’ULCO a ainsi financé 55 projets, pour un montant total de 128 340 €. Plus d’un tiers de ces projets (20 projets pour 47 600 €) concernaient un ou plusieurs partenaires dans un pays de la Francophonie, comme par exemple le projet Bio-méthanisation des déchets et valorisation de biogaz, déposé par Cédric Gennequin de l’Unité de Chimie Environnementale & Interactions sur le Vivant (UCEIV) avec comme partenaires l’Université de Balamand au Liban et l’Université de Fianarantsoa au Madagascar.
Un exemple de projet phare en francophonie ?
Un projet qui nous tient à cœur est notre dispositif de cotutelle de thèse. Depuis 2011, l’ULCO a signé une convention avec le CNRS libanais puis en 2014 avec l’AUF et avec l’Université Libanaise pour le cofinancement de thèses pour des doctorants issus d’un établissement membre de l’AUF, situé dans l’un des 12 pays suivants (AUF-BMO) : Chypre, Djibouti, Émirats Arabes Unis, Égypte, Irak, Iran, Jordanie, Liban, Palestine, Soudan, Syrie et Yémen, inscrits en thèse à l’ULCO. Les étudiants bénéficient de la part de l’ULCO et de l’AUF-BMO, d’une indemnité (1 500 € / mois) pour 6 mois (de janvier à juin) et d’un aller/retour pays d’origine–France. Le partenaire libanais (CNRS-L ; Université Libanaise) prend en charge les frais de laboratoire et une indemnité de 6 mois (de juillet à décembre) pour les étudiants libanais.
Six thèmes de recherche sont retenus : 1/ le milieu aquatique, 2/ les énergies propres et renouvelables, 3/ la qualité de l’air, 4/ l’obésité, la nutrition et les activités sportives, 5/ la gestion et le traitement des déchets, 6/ l’urbanisme.
Ce dispositif connaît un grand succès. À l’heure actuelle, il a permis la soutenance de 18 thèses alors que 17 autres thèses sont en cours, dont 3 soutenances prévues d’ici fin décembre 2019.
*Carl Vetters est professeur des universités en sciences du langage (7e section) à l’Université du Littoral Côte d’Opale, où il enseigne depuis 1993. Depuis 2008, il fait partie de l’équipe de direction de l’université. Actuellement il est Vice-Président en charge des Relations Internationales, de la Culture et de la Communication.