En quoi consiste votre projet ?
Le projet IMASTUR est le résultat de la collaboration des deux équipes de recherche, roumaine (Université « Dunarea de Jos » de Galati) et française (Université de Bordeaux), se penchant sur la question de la qualité et de la protection des habitats des esturgeons. Malgré leur statut protégé, les populations sauvages d’esturgeons sont toujours en déclin en raison de la dégradation de leur habitat approprié par la pollution. Parmi les contaminants, le fongicide imazalil (ou énilconazole) a été identifié comme un contaminant préoccupant dans les écosystèmes aquatiques du Danube, touchant ainsi les habitats des esturgeons. Dans ce contexte, nous avons voulu approfondir les questions liées à ce polluant à l’échelle individuelle (c’est-à-dire au niveau de l’organisme aquatique) en étudiant le potentiel impact de sa présence dans l’écosystème aquatique.
Quels sont vos axes de recherche dans ce projet ?
Le projet IMASTUR nous permet d’évaluer les effets des concentrations environnementales d’imazalil sur la physiologie et la santé des Acipenser ruthenus, une espèce d’esturgeon du Danube. L’étude a été réalisée au Centre de Recherche MoRAS-UDJ Galati en Roumanie. Le protocole expérimental consistait en un test de toxicité à l’imazalil distribué dans la nourriture pour 21 jours. Nous avons évalué le taux d’accumulation d’imazalil chez les esturgeons et leurs réponses physiologiques, à différents niveaux d’organisation internes.
L’un des objectifs de cette collaboration était de partager ses connaissances sur le sujet et de favoriser les avancées scientifiques entre les deux équipes, roumaine et française, qui mènent dans leurs pays respectifs des activités de recherche visant à soutenir les populations d’esturgeons menacées d’extinction dans leur milieu naturel.
Comment vous est venue l’idée de cette collaboration ?
Une coopération bilatérale entre les conseils départementaux du Galati (RO) et de la Nouvelle-Aquitaine (Bordeaux, FR) a permis d’identifier une complémentarité de compétences entre nos deux équipes de recherche, qui ont donc été mises en relation par la suite. Notre collaboration concrète s’est faite dans le cadre de ce projet AUF, dans le but commun d’avancer dans la recherche sur les facteurs environnementaux liés à la vie aquatique des esturgeons.
Quel impact attendez-vous de vos recherches ?
La politique communautaire européenne dans le domaine de l’eau encourage les recherches scientifiques apportant de nouvelles informations concernant les risques présentés par des polluants émergents sur les organismes aquatiques. L’évaluation et la maîtrise du risque que présentent la contamination des eaux et des sols par ces substances constitue une préoccupation environnementale émergente dans nos deux pays que sont la France et la Roumanie. En raison de leur vie migratoire, les esturgeons sont considérés comme très importants pour la biodiversité des écosystèmes aquatiques européens. Compte tenu de tout ceci, nous pensons que l’impact environnemental des résultats du projet est plutôt important, d’autant que les données aideront à l’intérêt aigu d’appréciation des risques liés à la présence d’imazalil dans le milieu aquatique.
Établissement porteur: Université « Dunarea de Jos » de Galati/Faculté de la Science et Génie Alimentaires/Centre de Recherche MoRAS (voir photo)
Établissement partenaire : Université de Bordeaux / Laboratoire Écotoxicologie Aquatique, UMR CNRS EPOC 5805
Responsable partenaire : DAVAIL CUISSET Blandine, PhD / PhD/Maître de conférences hors classe/Enseignant-chercheur