Rencontre avec Pierrie-Ahn Fenelon, lauréate de l’édition 2021 du « Prix des Jeunes écritures RFI-AUF »

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Le 30 novembre 2021, lors de l'inauguration de la Maison des étudiants de la francophonie à la Cité internationale universitaire de Paris (CIUP - France) en présence du recteur de l’AUF, Professeur Slim Khalbous, l’étudiante à l’Université Notre Dame d’Haïti (UNDH), Pierrie-Ahn Fenelon, a été désignée lauréate du « Prix des jeunes écritures RFI - AUF » pour sa nouvelle intitulée Renaissance. Ce prix récompense depuis trois ans l’écriture de récits courts d’expression française. La lauréate se livre sur son processus d’écriture, sa visite à Paris, et fournit quelques conseils aux futurs participant.e.s.

Parlez-nous un peu de votre intérêt pour les films d’horreur.

J’ai découvert les films d’horreur lorsque j’avais environ 9 ans. Tous les vendredis, ma mère nous emmenait, ma grande sœur et moi louer des films à regarder le week-end (oui j’existais déjà à l’époque des cassettes). Nous avions le droit de choisir un film chacune. Et ma grande sœur faisait souvent des choix que je trouvais curieux. Donc je me suis retrouvée à les visionner avec elle. Ça m’a plu, et c’est devenu un rendez-vous hebdomadaire. Jusqu’à présent nous gardons l’habitude (en passant, on ne loue plus ; vive Netflix !), et ma petite sœur a fini par nous rejoindre à son tour !

Comment ont-ils façonné votre façon de décrire les personnages ? 

J‘aime l’effet de surprise mêlé à la terreur que provoquent les personnages des films d’horreur, en particulier les plus terrifiants. Cela m’inspire dans la mesure où j’arrive à reproduire ce même effet chez mes lecteurs à travers des descriptions progressives. Ils finissent par constituer eux-mêmes les personnages dans leur imagination, et leurs frissons durent plus longtemps.

Comment avez-vous réagi à l’annonce du prix ?

Je dois avouer que je ne m’y attendais pas. Lorsqu’on m’a appris la nouvelle, je suis passée successivement du scepticisme, à la surprise, pour finir en larmes de joie une fois que j’ai réalisé ce qui m’arrivait.

Quels sont les éléments les plus marquants de votre séjour à Paris ?

En premier, la température ; je savais qu’il ferait froid, mais pas à ce point-là ! Cependant, j’ai été reçue avec beaucoup de chaleur, alors ce n’était pas si terrible. J’ai aussi été frappée par le train de vie là-bas. On sent qu’il y a toujours quelque chose à faire, quelque part où aller. Et ceci en toute quiétude ; c’est une sensation que j’ai perdue dans mon pays. Et ce qui m’a plu par-dessus tout, c’est l’attention que les Français portent aux arts et à leur patrimoine culturel.

Quelle est votre réaction à l’écoute de la nouvelle par le poète, écrivain et dramaturge Jean d’Amérique ?

Cela m’a grandement émue d’entendre mon texte de la bouche de quelqu’un d’autre, en particulier Jean d’Amérique, qui y a ajouté des intonations théâtrales. Il a rendu mon récit plus vivant que la version que j’avais imaginée.

 Quel est votre regard de la littérature d’expression française dans la Caraïbe ?

Je pense qu’elle est autour de nous, et qu’elle évolue constamment comme nous. La littérature dans la caraïbe a cette capacité de refléter parfaitement ce que nous sommes, avec toutes les couleurs et le piquant de notre culture tropicale. Que ce soit notre façon d’aimer, de cuisiner, ou nos croyances, c’est comme être chez soi. On s’y retrouve aisément.

Quels sont les auteurs caribéens (haïtien, guadeloupéen, cubain …) qui vous ont marqué le plus ?

 Les auteurs qui m’ont le plus influencée sont Dany Laferrière, Gary Victor, et, Margaret Papillon, pour ne citer que ceux-là. Mais mon préféré, c’est Gary Victor. C’est d’ailleurs le premier dont les œuvres m’ont ébranlée.

Quels conseils à donner aux futurs participants de l’édition 2022 du Concours ?

Je leur dirai ces 3 choses : Premièrement, de faire confiance à leur style propre. Ne vous laissez pas intimider, ni influencer par les autres textes. Ecrivez sur ce qui vous est familier. Ensuite, il n’y a pas de limite à ce que vous pouvez écrire. Alors, n’ayez pas peur d’exagérer. Enfin, soyez attentifs aux fautes d’orthographe et/ou de syntaxe ; ce sont des détails qui peuvent faire une grande différence entre les autres et vous.

Et assurez-vous de prendre plaisir à la création de votre texte.

Découvrez les nouvelles des 2 lauréats du Prix des jeunes écritures RFI-AUF 2021 et retrouvez l’intégralité de la cérémonie de remise des Prix  : cliquez-ici

Date de publication : 10/01/2022

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