8 mars 2019 - Journée internationale des Droits des femmes. À travers ses projets et ses actions diverses, l'AUF apporte son soutien aux femmes universitaires et contribue ainsi à leur épanouissement. L'AUF accompagne également ses établissements membres dans la promotion de l'égalité femmes-hommes dans l'enseignement supérieur. Nadine Machikou, enseignante-chercheure, Directrice du Centre d’étude et de recherche en droit international et communautaire de l'Université de Yaoundé II au Cameroun, témoigne.
Il ne serait pas excessif de dire que l’AUF a largement contribué à faire de moi ce que je suis aujourd’hui. Dans le cadre du Programme « Horizons francophones », notamment l’appui à la préparation du concours d’agrégation, l’AUF a souvent financé ma mobilité. La réussite à ce concours est donc celle de l’institution aussi. D’ailleurs, certaines de mes leçons ont été préparées dans le centre de documentation.
J’ai par la suite été associée à des sessions de préparation en tant qu’encadrant, à la faveur de l’appui de l’Agence. En outre, avec des collègues de l’Université Gaston Berger de Saint Louis (Sénégal) et de l’Université de Rennes 2 (France), j’ai été retenue et associée à la préparation d’un module de formation sur le thème « Genre : concepts et approches« , avec une attention particulière aux institutions d’enseignement supérieur. Merci à toute l’équipe de l’AUF pour la qualité de son investissement au service d’une université de qualité.
Une expérience, un projet qui a impacté sa carrière ?
Sans hésitation, ce module de formation sur le « Genre « . Ce fut une expérience décisive pour comprendre les défis spécifiques auxquels les femmes ont à faire face dans les institutions d’enseignement supérieur. C’est ce projet qui m’a le plus convaincue de la nécessité de poser et défendre l’égalité comme principe juridique qui doit se concrétiser dans des mesures proactives. L’université n’est pas exemplaire en matière de culture et de pratiques égalitaires.
À propos de la politique de l’AUF sur l’égalité Femmes-Hommes
Le rôle de l’AUF est central en matière de production d’un référentiel d’égalité. Tant que le genre n’est pas inscrit à l’agenda académique et intégré aux pratiques professionnelles (enseignement, recherche, gouvernance universitaire), l’exigence démocratique de l’égalité qui est un levier de transformation sociale, politique et culturelle, restera un vœu pieu. Il faut questionner de manière frontale les rapports de force et les ressources de pouvoir notamment à l’université, et adresser la nécessité de doter les femmes de pouvoir et de responsabilités.
À propos du 8 mars
Au-delà de la dynamique commémorative, je m’interroge toujours sur les effets concrets de tous ces mots d’ordre. La célébration de la Journée internationale de la Femme n’est pas un cache-sexe mais interroge de manière essentielle les termes et les effets de la construction sociale de la différence des sexes dans nos sociétés. L’égalité entre les sexes est une valeur, un droit, un objectif qu’il convient de mettre en œuvre.
Pour sa thèse, Nadine Machikou a travaillé sur la rationalisation des politiques de santé en France à partir de la contribution des observatoires régionaux de santé. Ses travaux portent sur l’économie politique des réformes publiques, la gouvernance des politiques sanitaire et environnementale, l’évaluation des politiques publiques. Elle s’intéresse aussi à la violence politique et la gestion communautaire des questions de sécurité, en particulier dans le contexte de la lutte contre la secte islamiste Boko Haram et dans la crise anglophone au Cameroun. |