L'atelier de lancement du projet de Mise en place des parcours et modules de formation du Master « Gestion Durable des Ressources et des Ecosystèmes Aquatiques» de l'Institut des Sciences Halieutiques de l'Université de Douala s'est déroulé du 26 au 27 février 2014 à l'École doctorale de Douala.
En Afrique centrale, la pêche est un secteur extrêmement important en matière de sécurité alimentaire, demploi tant au niveau artisanal quindustriel et de fourniture de devises tirées des exportations de produits de pêche. Elle a un potentiel halieutique annuel estimé à 1.832.600 tonnes dont 1.055.000 dans les eaux marines, les captures officielles portant sur environ 500 000 tonnes de poisson (CEAC, 2013). La contribution du secteur des pêches au Produit intérieur brut (PIB) est très faible dans les pays de la Commission régionale de pêche du golfe de Guinée (COREP), soit 2,75% (CEAC, 2013).
Au Cameroun, le secteur a contribué seulement pour 1,2% du PIB en 2009 selon une part quasi constante depuis 2000, soit 102,7 milliards de FCFA en valeur ajoutée en 2009 contre 75,3 milliards de FCFA en 2000 (DSCE, 2009). Cette tendance prise par ce secteur au Cameroun et à léchelle de lAfrique centrale se manifeste notamment par : un accroissement pas assez maîtrisé de leffort de pêche aux niveaux artisanal et industriel ; une insuffisance des instruments de politique appropriés en mesure de réguler les activités de pêche ; des systèmes de surveillance, contrôle et suivi des pêches (SCS) pas assez performants ou tout simplement faisant défaut dans bon nombre de pays ; une production scientifique pas encore à la hauteur des attentes des décideurs qui en ont besoin pour une définition adéquate des politiques sectorielles ; des filières de produits frais ou transformés où on constate dimportantes pertes économiques et des problèmes dordre institutionnel et/ou technique tels que les exigences à sadapter aux nouvelles procédures de certification (ACPFish II, 2011).
Le renversement de cette tendance observée repose sur une dotation en ressources humaines qualifiées tant au niveau de ladministration que de la profession. Ceci justifie louverture de lInstitut des Sciences Halieutiques de lUniversité de Douala (ISH-UD) à Yabassi en 2010. LISH-UD est un établissement denseignement supérieur à vocation sous-régionale (CEMAC) dans le domaine des sciences halieutiques créé par le décret présidentiel N° 93/030 du 19 janvier 1993 portant organisation administrative et académique de lUniversité de Douala. Jusquà présent, après le cycle ingénieur de travaux halieutiques, lISH est en cours dexpérimentation dun cycle ingénieur de conception avec 4 options (Océanographie et limnologie, Gestion des pêches et des écosystèmes aquatiques, Aquaculture et Transformation et contrôle de la qualité de produits halieutiques). Ce master se voudrait orienté vers la gestion des ressources et des écosystèmes aquatiques (biologique, économique et juridiques) au niveau régional.
En conformité avec les missions de lEnseignement supérieur que sont la formation, la recherche et lappui au développement, lISH-UD voudrait mettre sur pieds un Master professionnel en « Gestion Durable des Ressources et des Ecosystèmes Aquatiques ».
L’atelier qui s’est tenu les 26 et 27 février 2014 à l’École doctorale de Douala avait pour but d’informer la communauté nationale et régionale de la mise en uvre de ce projet de Master professionnel au sein de lISH-UD, d’imprégner les différentes parties prenantes sur la démarche méthodologique qui sera adoptée tout au long de sa mise en uvre, et d’ébaucher lidentification des besoins demplois et de formation dans le secteur halieutique dans la sous-région.
Ce projet de Mise en place des parcours et modules de formation du Master « Gestion Durable des Ressources et des Ecosystèmes Aquatiques» de l’Institut des Sciences Halieutiques de l’Université de Douala, est soutenu par l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF). Une convention entre l’ISH-UD et l’AUF a été ratifiée à cet effet, le 13 décembre 2013 pour une durée de deux ans.