Ancien boursier de doctorat de l'Agence Universitaire de la Francophonie(AUF), Fulgence Nahayo, Directeur Adjoint chargé de la formation diplômante à l’Ecole Nationale d’Administration (ENA) de Bujumbura au Burundi, parle de sa rencontre avec l'Agence et du rôle majeur qu'elle a joué dans sa carrière professionnelle. Il nous livre également sa vision des programmes de l'AUF et une suggestion en vu de l'amélioration de l'offre boursière.
– Comment avez-vous connu lAUF ?
Je savais que lAUF finançait des bourses via lUniversité du Burundi. Je venais de terminer mes études avec de bons résultats. Pendant un an, jai travaillé en tant que professeur de mathématiques dans une école de la ville (2004-2005). Cest luniversité qui ma contacté pour me mettre au courant de lappel à candidatures. Javais déjà prévu de faire un troisième cycle et lappel à candidature tombait au bon moment.
Jai donc fait une demande de bourse de Master et jai pu aller à Beyrouth, à lUniversité Libanaise. Cétait un master en modélisation et simulation informatique, en collaboration avec luniversité de Reims, Université de Rennes, le laboratoire INRIA et lUniversité de Tunis El Manar, pour une durée de un an et demi (octobre 2005 à janvier 2007).
A mon retour de Beyrouth, jai occupé le poste dassistant à la faculté des sciences appliquées. Je connaissais déjà les critères de sélection pour obtenir une bourse de lAUF et jétais bien placé pour lobtenir.
Cest ainsi que je suis allé en France pour mon doctorat, à lUniversité Claude Bernard de Lyon 1, École Doctorale INFOMATHS. Je y suis resté pendant plus de trois ans.
– Sur quoi portait votre doctorat ?
Le titre de ma Thèse était : « Modèle mathématique doptimisation non-linéaire du bruit des avions commerciaux en approche sous contrainte énergétique »
– Vous-a-t-il été utile pour votre carrière ?
Bien sûr que le doctorat ma aidé pour ma carrière. A mon retour de France, jai réintégré la faculté comme professeur des sciences appliquées. Je donnais des cours dalgorithmique et de programmation, et dinformatique appliquée.
Deux mois après, jai reçu un décret qui ma amené ici, à lEcole Nationale dAdministration. Joccupe le poste de directeur adjoint chargé de la formation diplômante à lENA. Au Burundi il y a très peu de Docteurs, nous sommes demandés. Même un membre de gouvernement qui a un doctorat est emmené à enseigner. Aussi, je reste quand même professeur à luniversité.
– Quels bénéfices avez-vous tiré de cette mobilité par rapport à un parcours qui aurait été réalisé localement (aspects culturels,sociaux) ?
Localement, ça aurait été difficile de faire une thèse en informatique dautant plus quau Burundi, on ne fait pas de thèse en sciences exactes, que ce soit en informatique ou mathématiques appliquées.
Je pense que jai gagné beaucoup avec lespoir de terminer à temps et un bon encadrement avec des universités très développées. Si javais fait un parcours local, je ne pense pas que jaurais actuellement terminé ma thèse. Donc jai gagné énormément avec ce parcours.
Humainement, jen ai retiré beaucoup de choses. Dabord la manière de réfléchir, de vivre (jai su madapter avec le monde étranger, je me suis fait des amis français et libanais), et jai eu le privilège de visiter dautres pays.
– Cet échange a t-il modifié votre perception de la Francophonie ?
Je nétais pas très informé de la Francophonie avant de pouvoir bénéficier de laide de lAUF. Je savais que la Francophonie existait mais pas la manière dont fonctionnent ses programmes. Avec cet échange, jai compris ce quest la Francophonie, que ce soit la mobilité, les critères dexcellence, le développement Sud-Sud, Sud-Nord, Nord-Nord.
– Quévoquent désormais pour vous les notions de Francophonie et de Francophonie universitaire ?
Je maîtrise mieux la notion de Francophonie universitaire parce que cest le programme dans lequel jai été formé. Pour moi, ça veut dire programme déchanges, projets de coopération inter-universitaire, organisations de rencontres scientifiques, programmes de développement sud-nord, de communication, déchanges denseignants et de chercheurs, et le développement des programmes des universités.
– Quels conseils donneriez vous aux personnes souhaitant obtenir une aide de lAUF ?
Le seul conseil que je donnerais, serait de bien présenter son dossier car cest vraiment la clé pour obtenir la bourse. Il faut aussi faire la demande à temps (le critère âge est important). Il faut aussi toujours développer un programme déchange entre le sud et le nord. Il faut également se rendre régulièrement sur le site internet de lAgence. En un seul mot, rester en contact avec lAUF et être prêt à sengager pour une bourse de mobilité francophone.
– Que pensez vous, de manière générale, des programmes offerts par lAUF pour développer lenseignement supérieur ?
Je trouve que cest parfait parce que toutes les sciences sont représentées. Les programmes de lAUF sont faits en fonction du monde académique et des besoins des universités membres.
– Daprès vous, quest-ce qui pourrait être amélioré ?
Jaurais une suggestion : la bourse de lAUF est donnée sur une période de 10 mois sur 12. Si elle pouvait être prolongée de 12 mois et être continue pour trois ans, ce serait bien. Il faudrait aussi prolonger la durée de la bourse de soutenance, passant de 15 jours à un mois. Un doctorant a besoin de beaucoup de choses (se déplacer, la collecte de données, etc).
Pour lire l’intégralité de l’entretien avec Fulgence Nahayo cliquer ici – Comment avez-vous connu lAUF ?
Je savais que lAUF finançait des bourses via lUniversité du Burundi. Je venais de terminer mes études avec de bons résultats. Pendant un an, jai travaillé en tant que professeur de mathématiques dans une école de la ville (2004-2005). Cest luniversité qui ma contacté pour me mettre au courant de lappel à candidatures. Javais déjà prévu de faire un troisième cycle et lappel à candidature tombait au bon moment.
Jai donc fait une demande de bourse de Master et jai pu aller à Beyrouth, à lUniversité Libanaise. Cétait un master en modélisation et simulation informatique, en collaboration avec luniversité de Reims, Université de Rennes, le laboratoire INRIA et lUniversité de Tunis El Manar, pour une durée de un an et demi (octobre 2005 à janvier 2007).
A mon retour de Beyrouth, jai occupé le poste dassistant à la faculté des sciences appliquées. Je connaissais déjà les critères de sélection pour obtenir une bourse de lAUF et jétais bien placé pour lobtenir.
Cest ainsi que je suis allé en France pour mon doctorat, à lUniversité Claude Bernard de Lyon 1, École Doctorale INFOMATHS. Je y suis resté pendant plus de trois ans.
– Sur quoi portait votre doctorat ?
Le titre de ma Thèse était : « Modèle mathématique doptimisation non-linéaire du bruit des avions commerciaux en approche sous contrainte énergétique »
– Vous-a-t-il été utile pour votre carrière ?
Bien sûr que le doctorat ma aidé pour ma carrière. A mon retour de France, jai réintégré la faculté comme professeur des sciences appliquées. Je donnais des cours dalgorithmique et de programmation, et dinformatique appliquée.
Deux mois après, jai reçu un décret qui ma amené ici, à lEcole Nationale dAdministration. Joccupe le poste de directeur adjoint chargé de la formation diplômante à lENA. Au Burundi il y a très peu de Docteurs, nous sommes demandés. Même un membre de gouvernement qui a un doctorat est emmené à enseigner. Aussi, je reste quand même professeur à luniversité.
– Quels bénéfices avez-vous tiré de cette mobilité par rapport à un parcours qui aurait été réalisé localement (aspects culturels,sociaux) ?
Localement, ça aurait été difficile de faire une thèse en informatique dautant plus quau Burundi, on ne fait pas de thèse en sciences exactes, que ce soit en informatique ou mathématiques appliquées.
Je pense que jai gagné beaucoup avec lespoir de terminer à temps et un bon encadrement avec des universités très développées. Si javais fait un parcours local, je ne pense pas que jaurais actuellement terminé ma thèse. Donc jai gagné énormément avec ce parcours.
Humainement, jen ai retiré beaucoup de choses. Dabord la manière de réfléchir, de vivre (jai su madapter avec le monde étranger, je me suis fait des amis français et libanais), et jai eu le privilège de visiter dautres pays.
– Cet échange a t-il modifié votre perception de la Francophonie ?
Je nétais pas très informé de la Francophonie avant de pouvoir bénéficier de laide de lAUF. Je savais que la Francophonie existait mais pas la manière dont fonctionnent ses programmes. Avec cet échange, jai compris ce quest la Francophonie, que ce soit la mobilité, les critères dexcellence, le développement Sud-Sud, Sud-Nord, Nord-Nord.
– Quévoquent désormais pour vous les notions de Francophonie et de Francophonie universitaire ?
Je maîtrise mieux la notion de Francophonie universitaire parce que cest le programme dans lequel jai été formé. Pour moi, ça veut dire programme déchanges, projets de coopération inter-universitaire, organisations de rencontres scientifiques, programmes de développement sud-nord, de communication, déchanges denseignants et de chercheurs, et le développement des programmes des universités.
– Quels conseils donneriez vous aux personnes souhaitant obtenir une aide de lAUF ?
Le seul conseil que je donnerais, serait de bien présenter son dossier car cest vraiment la clé pour obtenir la bourse. Il faut aussi faire la demande à temps (le critère âge est important). Il faut aussi toujours développer un programme déchange entre le sud et le nord. Il faut également se rendre régulièrement sur le site internet de lAgence. En un seul mot, rester en contact avec lAUF et être prêt à sengager pour une bourse de mobilité francophone.
– Que pensez vous, de manière générale, des programmes offerts par lAUF pour développer lenseignement supérieur ?
Je trouve que cest parfait parce que toutes les sciences sont représentées. Les programmes de lAUF sont faits en fonction du monde académique et des besoins des universités membres.
– Daprès vous, quest-ce qui pourrait être amélioré ?
Jaurais une suggestion : la bourse de lAUF est donnée sur une période de 10 mois sur 12. Si elle pouvait être prolongée de 12 mois et être continue pour trois ans, ce serait bien. Il faudrait aussi prolonger la durée de la bourse de soutenance, passant de 15 jours à un mois. Un doctorant a besoin de beaucoup de choses (se déplacer, la collecte de données, etc).
Pour lire l’intégralité de l’entretien avec Fulgence Nahayo cliquer ici