Abbé Apollinaire BANGAYIMBAGA, Recteur de l'Université de Ngozi, estime que bien qu'étant francophone, le Burundi ne privilégie pas le français dans l'enseignement.
-
1. En Mai prochain, l’AUF tiendra sa 16ème Assemblée Générale à Säo Paulo au Brésil. Que pensez-vous de ce grand rassemblement ?
Ce genre de rassemblement me plait beaucoup parce que, une fois tous les quatre ans, les universités francophones se réunissent pour d’abord se connaître et parler des grandes questions du moment que les universités ont dans leur fonctionnement, dans leur cheminement.
Ce sera ma deuxième participation. J’ai participé à la dernière Assemblée générale à Bordeaux en 2009. J’ai vraiment été impressionné par le grand nombre de participants.
J’ai eu une bonne impression parce que tout le monde est écouté, il n’y a pas une question, une intervention inutile. Tout est noté et on tient compte chaque intervention.
-
2. Selon vous, quels défis attendent la francophonie universitaire dans les prochaines années et qu’il serait intéressant de débattre lors de cette AG ?
Comme les autres vont le souligner ou l’ont déjà dit, il s’agit de la survie du français.
Si je parle du Burundi, pour un pays qui se dit francophone, je dirais qu’il y a un manque à gagner parce que la formation de la langue française que nous sommes en train de vivre, d’observer, est très insignifiante. Je ne sais pas si il y a eu ou si il y a une baisse du niveau de français, que ce soit dans les écoles secondaires ou dans nos universités, mais il y a lieu de se demander s’il y a une bonne formation, avec pédagogie.
De manière générale, dans les universités, on trouve peu d’étudiants qui savent s’exprimer et rédiger correctement en français. Pour un pays qui se dit francophone, il y a un effort à faire.
Je dirais aussi que le pays est bousculé par les autres langues. Le Burundi ne privilégie pas le français. C’est là que la Francophonie pourra nous aider à renforcer le professorat du français.
Il y a un autre défi lié au développement. Nos universités sont intéressées par le développement et les études dispensées doivent aller dans ce sens. Un secteur qui intéresserait nos pays francophones, surtout en Afrique, ce serait la recherche appliquée. Nous n’avons pas de laboratoires ou si nous en avons, ils ne sont pas équipés.
Pour une bonne réussite de la Francophonie universitaire, il ne faut pas oublier d’encourager, ce que l’AUF fait déjà, et pousser plus loin la recherche.
-
3. L’AUF prépare aussi sa programmation quadriennale 2014-2017. Elle couvrira les domaines de l’action universitaire, la formation, la recherche et la gouvernance. Quels aspects estimez-vous prioritaires pour le développement de votre établissement et pour lesquels l’Agence devrait particulièrement s’attarder?
J’aimerais que dans la prochaine programmation, on favorise la recherche dans mon université.
Nous serons bientôt équipés en laboratoire de qualité de semence, un laboratoire agro-alimentaire. J’aimerais, quand il s’agira des ressources humaines, en parler avec l’AUF pour que Ngozi ne soit pas seul dans son cheminement, que nous soyons accompagnés par d’autres universités francophones dans le partage des ressources humaines. Quand il s’agira de publier, avoir des revues.
Pour la formation, je voudrais que les missions d’enseignement puissent continuer. Des fois il nous manque des professeurs qualifiés et il faut les chercher ailleurs. Par exemple, mon université a été cherché des professeurs au Rwanda et au Congo Brazzaville en médecine.
Comme l’AUF est en train de le faire, nous accompagner dans la nouvelle réforme de L.M.D, B.M.D.
Continuer aussi, ce que l’AUF a déjà fait depuis un certain temps, la formation dans les technologies d’information et de communication.